Focus sur... le dépistage du cancer colorectal

Faisons la lumière sur les idées reçues et parfois les fausses bonnes excuses pour éviter de se faire dépister...
J’ai moins de 50 ans, je n’ai pas besoin de faire le test
VRAI !
Homme ou femme, il est conseillé de réaliser le dépistage tous les 2 ans à partir de 50 ans, lorsqu’il n’y a pas d’antécédents familiaux ou personnels de cancers colorectaux ou polypes à haut risque ou maladies inflammatoires intestinales (ex : colite inflammatoire chronique).
Avant 50 ans, il est recommandé d’effectuer un dépistage par coloscopie en cas d’antécédents familiaux au 1er degré (parent, frère/sœur ou enfant). L’examen est préconisé 10 ans avant l’âge le plus précoce où il a été détecté. Par exemple, si votre père a eu un cancer colorectal à 50 ans, il est recommandé de faire une coloscopie aux alentours de 40 ans.
Les cancers colorectaux sont souvent perçus comme des maladies affectant les personnes plus âgées.
Bien qu’encore minoritaires, les cancers survenant avant 50 ans augmentent régulièrement depuis 2011. Le risque est également plus important en cas d’antécédents familiaux diagnostiqués avant 50 ans.
Le dépistage est douloureux et compliqué à réaliser !
Faux !
Le dépistage repose sur un test immuno-fécal (TIF), simple, rapide et indolore. Le kit est disponible en pharmacie, chez votre médecin ou en ligne après réception d’une invitation. Réalisé à domicile, il se renvoie ensuite par courrier.
96% des tests ne révèlent rien d'anormal.
Si le test est positif, cela signifie que du sang est détecté dans les selles de façon anormale, mais pas que le patient est atteint d’un cancer pour autant ! Il sera donc nécessaire de réaliser une coloscopie avec un gastro-entérologue car le risque d’avoir des polypes ou un cancer augmente.
Dans près de 50% des cas, la coloscopie peut se révéler sans anomalie malgré la présence de sang.
J’ai des problèmes hémorroïdaires, je me fais dépister ?
Parfois, les patients souffrant de ce type de trouble peuvent s’alarmer de trouver du sang dans leurs selles et d’avoir donc un test positif. Dans ce cas, il faut traiter les poussées congestives hémorroïdaires avant de faire un test.
D’autres patients partent du principe qu’ils auront forcément un test positif et ne font pas le test, pouvant ainsi passer à côté de maladies bien plus graves...
Le dépistage n’est pas fiable
Faux !
Il y a quelques années, ce dépistage basé sur le test au gaïac (hémoccult) qui, en effet, était beaucoup moins fiable avec des faux négatifs ou des faux positifs.
Après 2 tests faits à 2 ans d’intervalle avec le nouveau test immuno-fécal (FIT), la fiabilité du résultat approche celle d’une coloscopie.
Et la coloscopie, ça sert à quoi ?
Elle permet de mettre en évidence toutes les lésions du côlon (polype ou cancer). En cas de polype, elle permet leur traitement car ils peuvent présenter un risque plus ou moins important de cancer, selon leur histologie.
Le cancer colorectal est un cancer très répandu
Vrai !
Touchant plus de 43 000 personnes en France tous les ans, le cancer colorectal est le 4ème cancer le plus fréquent après celui du sein, de la prostate et du cancer broncho-pulmonaire. Il est également la 2ème cause de décès par cancer.
L’espérance de vie et le taux de survie varient en fonction du stade auquel la maladie a été diagnostiquée et traitée. Ainsi, le taux de guérison est de :
- 90 % au stade 0, qui correspond à la présence d’un micro-cancer au sein d’un polype,
- 70 % au stade 3, ganglionnaire,
- 13 % au stade 4, métastatique.
Les chances de survie à 5 ans atteignent 60 à 70%, tous stades confondus.
Avec une bonne hygiène de vie, je réduis le risque !
Vrai !
Les pollutions alimentaires (perturbateurs endocriniens, toxiques durables, microplastiques...) sont des facteurs favorisant la plupart des cancers, dont le cancer colorectal.
L’alimentation, le surpoids et un mode de vie sédentaire représentent aussi des facteurs de risques d’apparition précoce d’un cancer colorectal.
La consommation excessive de viande rouge transformée (comme la charcuterie) facilite également l’apparition du cancer colorectal. Au contraire, les régimes riches en légumes, fruits et céréales complètes (régimes méditerranéens) peuvent réduire le risque de développer un cancer colorectal.
Une activité physique régulière - comme la marche, le vélo ou même certaines tâches ménagères - permet de réduire le risque de développer un cancer colorectal. Il est en outre conseillé de limiter les périodes assises et allongées trop fréquentes et prolongées.
30,8%
C’est le pourcentage d’aindinois dépistés sur la période 2023/2024, soit environ 63 000 personnes, c’est en-dessous de la moyenne régionale de 32,4%, mais au-dessus de la participation nationale de 29,6%.